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La charge mentale au travail : inévitable, mais régulable 

Un sujet institutionnel, organisationnel et personnel 



« Je pense à tout, tout le temps. »
« J’ai toujours mille choses en tête. »
« Même quand je quitte le bureau, je n’arrive pas à décrocher. »
« Même quand je finis une tâche, j’ai déjà l’esprit sur la suivante. »

Ces phrases résonnent chez beaucoup de collaborateurs. Elle traduit ce que les enquêtes appellent la charge mentale.

Nos baromètres sociaux révèlent que 90 % des collaborateurs déclarent ressentir une charge mentale importante. Dans le secteur de la santé, une enquête menée auprès de
9 725 soignants confirme cette tendance : 94 % estiment que leur métier implique une charge mentale élevée. (AFSOS – Syndrome d’épuisement professionnel des soignants (SEPS), décembre 2014).


Un constat, qui traverse tous les secteurs, et qui pose une question centrale :

Qu’est-ce que la charge mentale et comment la réguler ?

 


Qu'est-ce que la charge mentale ?


La charge mentale n’est pas « faire beaucoup », mais devoir penser à tout, tout le temps. C’est cette impression d’avoir constamment l’esprit occupé par ce qu’il faut prévoir, gérer ou ne pas oublier. (Ministère de la Transition écologique, de la Cohésion des territoires et de la Transition énergétique – La charge mentale professionnelle : repérez les signaux d’alerte et réagissez ! (CMVRH / CEDIP, septembre 2023).)

Elle recouvre les efforts de concentration, d’adaptation et de compréhension, mais aussi l’attention soutenue, les arbitrages constants, et les pressions liées aux délais, à la hiérarchie ou aux relations avec collègues et clients.

Autrement dit, la charge mentale est inhérente à l’activité professionnelle. Ce qui devient problématique, c’est la surcharge mentale, lorsque cette charge devient trop lourde et que nous ne sommes plus en capacité de la gérer. 


D'où vient cette charge mentale ? 


Elle trouve son origine dans une combinaison de facteurs individuels et collectifs.

Du côté individuel, on retrouve le perfectionnisme ou le sentiment de « ne jamais en faire assez », la difficulté à cloisonner vie professionnelle et personnelle, ou encore des contraintes familiales et de santé qui viennent se superposer aux exigences du travail.

Mais la charge mentale est aussi façonnée par l’organisation : l’intensification des rythmes de travail, la multiplication des sollicitations numériques (emails, visioconférences, messageries instantanées), l’effacement des frontières entre vie pro et vie perso ou encore les attentes contradictoires, entre autonomie et contrôle hiérarchique.


Les risques d'une surcharge mentale


Une surcharge persistante n’est pas anodine. Elle a des conséquences multiples : psychologiques d’abord ( exemple : anxiété, démotivation, troubles du sommeil, burn-out), mais aussi physiques (stress, douleurs musculo-squelettiques, risques cardio-vasculaires, accidents liés à la précipitation).

Elle fragilise également les relations : irritabilité, conflits, isolement. Enfin, elle pèse sur l’organisation : absentéisme, perte de productivité, baisse d’engagement et image employeur dégradée.

Le baromètre Santé mentale & QVCT 2025 réalisé par Qualisocial et Ipsos souligne qu’1 salarié sur 4 se déclare en mauvaise santé mentale, avec un impact direct sur la concentration, l’énergie et l’engagement.


Pourquoi la charge mentale ne disparaîtra jamais ?


Contrairement aux idées reçues, la charge mentale n’est pas à éradiquer. Elle fait partie intégrante de l’activité humaine.

Un travail riche et responsabilisant implique forcément plus de décisions à prendre. Les outils numériques, bien qu’indispensables, génèrent aussi de la dispersion et un sentiment d’urgence permanente. Enfin, la vie professionnelle et la vie personnelle s’entrecroisent : un problème à la maison rejaillit au bureau, et inversement.

La question n’est donc pas de « supprimer la charge mentale », mais bien de la réguler pour éviter la surcharge et ses conséquences sur la santé.


Comment réguler la charge mentale ? 


Pour réguler la charge mentale, il existe plusieurs leviers d’action.

Au niveau individuel, il s’agit d’apprendre à hiérarchiser ses priorités, à accepter l’imperfection, à distinguer vie professionnelle et vie personnelle, mais aussi à développer ses compétences en gestion du temps ou en exprimant ses besoins clairement (exemple : savoir dire « non »).

Au niveau collectif, les espaces de discussion recommandés par l’ANACT permettent aux équipes de partager leurs difficultés, de coopérer davantage et de repenser collectivement les priorités lorsque des périodes de surcharge apparaissent. Concrètement, il s’agit de temps organisés dans l’entreprise où les collaborateurs parlent de leur travail réel, expriment ce qui les aide ou les freine au quotidien, et construisent ensemble des pistes d’amélioration. Ces espaces offrent un cadre sécurisé pour transformer la parole des salariés en solutions concrètes, au service de la qualité de vie au travail.

Enfin, au niveau organisationnel, les résultats sont clairs : les entreprises qui mettent en place des plans de prévention complets observent 26 % de salariés supplémentaires en bonne santé mentale et 20 % de plus engagés dans leur travail. Un management attentif, qui donne de la clarté sur les priorités, reconnaît les efforts et valorise les réussites, ainsi qu’une régulation de l’usage des outils numériques (horaires, modes de communication, charge d’emails) sont également des leviers puissants.


L'éclairage de Pragma


Chez Pragma, nous croyons qu’il est possible de transformer le sujet de la charge mentale en levier de progrès collectif.

Nos accompagnements s’articulent autour de trois piliers :
 
  • Les baromètres sociaux : Nous concevons et animons des enquêtes internes qui permettent de mesurer le ressenti des collaborateurs. Ces données offrent une vision claire de la charge mentale dans l’organisation et mettent en évidence les signaux faibles : équipes en tension, périodes de surcharge, manque de clarté sur les priorités… Cela permet d’ouvrir le dialogue sur des faits objectivés, et non seulement sur des impressions.
 
  • L’intelligence collective : Nous animons des espaces de discussion et de co-construction qui permettent aux équipes de partager leurs difficultés, d’identifier ce qui alourdit leur quotidien et de trouver ensemble des pistes d’amélioration. Ces ateliers transforment la charge mentale en une matière de réflexion commune, plutôt que de la laisser peser sur chaque individu isolément.
 
  • Le coaching de managers et de dirigeants : Nous accompagnons les managers pour qu’ils apprennent à poser un cadre clair, à réguler les priorités et à donner du sens. Le rôle du management est clé dans la prévention de la surcharge mentale : clarifier, arbitrer, reconnaître les efforts, donner des marges de manœuvre.



La charge mentale est inévitable. Mais la surcharge mentale, elle, n’est pas une fatalité.

En la reconnaissant, en la mesurant et en la régulant, les organisations peuvent améliorer la santé et l’équilibre de leurs collaborateurs, renforcer l’engagement et la performance, et développer une culture de travail plus durable et plus humaine.

Le véritable enjeu n’est pas d’effacer la charge mentale, mais d’apprendre à la transformer en énergie constructive.



Sources : 
 
  • Ministère de la Transition écologique, de la Cohésion des territoires et de la Transition énergétiqueLa charge mentale professionnelle : repérez les signaux d’alerte et réagissez ! CMVRH / CEDIP, septembre 2023.
 
  • Hamon-Cholet, S. & Rougerie, C.La charge mentale au travail : des enjeux complexes pour les salariés. In : Économie et Statistique, n°339-340, 2000, pp. 243-255.
 
  • AFSOS (Association Francophone des Soins Oncologiques de Support)Syndrome d’épuisement professionnel des soignants (SEPS), version validée le 12 décembre 2014.
 
  • Qualisocial x IpsosBaromètre Santé mentale & QVCT 2025, janvier 2025.
 
  • Institut MontaigneLes Français au travail : dépasser les idées reçues (enquête réalisée avec Elabe), février 2023.
 
 
  • Le Gonidec, N.Conceptualiser et évaluer la charge mentale de salariés dans un contexte d’usage d’outils numériques : le cas d’une entreprise de télécommunications. Thèse de doctorat, Université Côte d’Azur, 2022.
 
  • ANACT (Agence nationale pour l’amélioration des conditions de travail)Les espaces de discussion sur le travail : un outil pour améliorer la qualité de vie au travail. Disponible sur : www.anact.fr, consulté en 2025.

 
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